4 février 2020 - 20:31
Capsule parents
Est-ce qu’adolescence rime avec délinquance ?
Par: Le Clairon de Saint-Hyacinthe et région

La période de l’adolescence pour un jeune, c’est le moment où il se demande ce qu’il deviendra comme jeune adulte. D’ailleurs, il n’est pas le seul à se poser la question. Ses parents aimeraient qu’il se définisse comme jeune adulte, son entourage aussi. Ses professeurs et l’orienteur de son école aimeraient, eux aussi, que cet ado se définisse en tant que jeune adulte. Tous sont habités par les meilleures intentions même si, finalement, c’est l’adolescent seul qui déterminera sa voie. Pour certains, c’est facile, alors que pour d’autres jeunes, cette période est plus complexe.

Pour les parents, l’adolescence peut être déroutante. Et peut être éventuellement dérangeante et prenante. Si on pense aux fameuses périodes du 2 et 4 ans, on se rappelle que ces moments étaient tout aussi prenants, mais nécessaires à l’enfant qui cherche à s’identifier en tant qu’individu et à trouver sa place au sein de sa famille. L’adolescence, c’est un peu ça. En revanche, l’adolescent cherche à se définir dans son individualité et à trouver sa place à l’extérieur de la famille.

La quête d’identité est propre à chaque individu. Une personne peut vouloir performer dans ses études au secondaire afin de devenir vétérinaire, par exemple. Alors qu’une autre peut ne pas adhérer au modèle proposé par les structures traditionnelles, comme la diplomation ou l’entrée sur le marché du travail. Les parcours non traditionnels ne sont pas pour autant négatifs ou inadéquats.

Quand un enfant « teste les limites » auprès de sa famille, les conséquences sur son lien avec l’autorité parentale sont minimes dans la plupart des cas. Quand un ou une ado « teste les limites » dans le monde extérieur, c’est plutôt la loi fédérale, provinciale ou les règlements municipaux qui s’appliquent en tant qu’autorité avec les conséquences qui s’y imposent dans certains cas.

La délinquance se définit comme un acte qui contrevient à une loi. Pour les adolescents, quand elle s’exerce en groupe, on pourrait parler plus particulièrement de « codélinquance », c’est-à-dire le fait de commettre un crime à plusieurs personnes (les données du SPVM montrent une diminution progressive de la codélinquance avec l’âge). Il est important de préciser que les adolescents ayant un comportement délinquant proviennent aussi de familles sans problématiques majeures.

Mais quels sont vraiment les facteurs de risques qui peuvent avoir une influence sur l’agir délinquant d’un ou d’une jeune? Les facteurs de risques sont définis comme une variable qui prédit une forte probabilité de la délinquance, mais qui ne sont pas nécessairement les causes de cette délinquance.

Ces facteurs peuvent provenir d’une caractéristique personnelle comme l’incapacité à se conformer aux normes sociales ou la victimisation par la violence (intimidation). Ils peuvent avoir un lien avec le groupe de pairs choisi : qui sont les amis ou la gang d’appartenance de mon jeune? Est-ce que mon enfant a un faible sentiment d’appartenance à l’école? Fait-il l’école buissonnière? Les quartiers qu’il fréquente sont-ils connus pour un taux de criminalité plus élevé?

Les substances intoxicantes ne sont pas à sous-estimer certes, mais la consommation à elle seule ne constitue pas une cause, mais plutôt un symptôme de la problématique. En raison du coût parfois exorbitant lié à la consommation et de la dépendance possiblement engendrée, certains jeunes pourraient emprunter le chemin de la criminalité.

En contrepartie, il y a aussi des facteurs de protection, qui tendent à diminuer la probabilité de la délinquance, comme une bonne estime de soi, un sens de responsabilité personnelle, une attitude prosociale à l’école, un groupe de pairs positif et une participation dans des activités parascolaires. Avoir des liens solides avec la famille, du soutien familial disponible ou profiter de la présence d’organismes communautaires pertinents aux yeux du jeune font aussi partie des facteurs de protection connus.

Certains spécialistes, comme Clément Laporte, responsable du Centre d’expertise sur la délinquance des jeunes au Centre Jeunesse de Montréal – Institut universitaire, se questionnent à savoir si la délinquance (celle qu’on appelle la « petite », pour la distinguer de la vraie) est une étape normale du développement de nos ados. Effectivement, de nombreuses études nord-américaines concluent que la majorité des adolescents et adolescentes, soit près de 85 % à 90 %, commettent de petits ou plus grands gestes à caractère délictueux durant cette période de développement.

Si vous vous questionnez sur les comportements de votre enfant, n’hésitez pas à interpeler les services jeunesse de votre communauté afin d’être soutenu dans votre réalité.

Dominic, travailleur de rue

Centre d’intervention Jeunesse des Maskoutains – 450 209-4909

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