12 mai 2020 - 15:17
Des travailleurs étrangers en nombre insuffisant, voilà qui sème l’inquiétude sur les fermes
Par: Le Clairon de Saint-Hyacinthe et région

Malgré une campagne de recrutement invitant les Québécois à travailler aux champs ce printemps et cet été, le manque à gagner de travailleurs temporaires étrangers ne sera pas comblé complètement en 2020. Photo UPA

Malgré l’aide débloquée de 50 M$ de la part du gouvernement fédéral pour payer les coûts importants des quarantaines des travailleurs étrangers, c’est une course contre la montre que vivent présentement les producteurs agricoles. Pour certaines cultures, il est déjà minuit moins une pour commencer la saison, alors que les travailleurs étrangers commencent à peine à arriver au Canada.

Certes, deux avions transportant des travailleurs mexicains ont atterri à Montréal dernièrement. Mais plus d’une dizaine d’autres devant transporter des Guatémaltèques au Québec ont été annulées en raison de la pandémie mondiale. « Organiser ces vols est très complexe à l’heure actuelle et le nombre de travailleurs qui vont réussir à venir n’est pas du tout confirmé. De même que les dates auxquelles ils pourront arriver », explique Johanny Bouchard, conseillère en emploi et en RH au Centre d’emploi agricole de la Montérégie.

Les prévisions les plus optimistes estiment que c’est au moins 25 % des 16 000 travailleurs temporaires étrangers qui ne viendront pas au Québec ce printemps et cet été. Les pessimistes prévoient un déficit de 50 % de travailleurs étrangers dans les champs et dans les usines de transformations.

« Plusieurs travailleurs ne veulent tout simplement pas venir cette année, car ils ont peur », indique Dominique Fortier, administrateur de l’organisme FERME Québec qui coordonne tous les aspects (administration, logistique, conseils, etc.) liés au recrutement des travailleurs étrangers temporaires. M. Fortier est également propriétaire d’Excel-Serres à Saint-Damase.

Protocole sanitaire rigoureux

Tous les travailleurs étrangers qui atterrissent au Québec devront vivre une quarantaine de 14 jours directement chez les producteurs qui les hébergent, si une habitation séparée est possible, ou dans des hôtels.

« Nous tenons à rassurer les gens tout de même avec l’arrivée de ces travailleurs. Des suivis très serrés sont mis en place tant au niveau santé que sanitaire. Les travailleurs étrangers seront complètement pris en charge », ajoute Mme Bouchard. Néanmoins, ce protocole rigoureux retarde encore plus le début des travaux aux champs qui, selon le président de l’UPA, Marcel Groleau, ne pourra se faire dans certains cas. « C’est un moment critique pour les producteurs horticoles. Quand tu vois que les travailleurs ne sont pas arrivés et qu’ils devront faire une quarantaine de 14 jours avant de travailler, c’est vraiment décourageant », indiquait ce dernier en entrevue au quotidien La Presse.

Cependant, aucun test systématique ne sera fait à ces travailleurs étrangers qui arriveront au pays, vu le manque de tests, une situation que l’opposition juge inacceptable. Ce sont les producteurs agricoles qui seront seuls responsables de la mise en quarantaine des travailleurs pendant 14 jours.

Campagne de recrutement

Pour les travaux aux champs devant commencer sous peu, l’UPA et le MAPAQ espèrent fortement la collaboration de Québécois qui ne travaillent pas présentement à cause de la COVID-19. « C’est AgriCarrière qui dirige la promotion de cette campagne de recrutement qui s’est mise en branle dans les derniers jours. Le point de chute pour tous les gens pour poser leur candidature pour un travail en agriculture est nos centres d’emploi agricole. Déjà, à Saint-Hyacinthe et à Saint-Rémi, plusieurs personnes nous envoient leur candidature pour travailler pour des producteurs de la région », conclut Mme Bouchard.

Il est possible de donner son nom en contactant le Centre d’emploi agricole de sa région. Pour trouver les coordonnées, rendez-vous au www.emploiagricole.com, onglet Les Centres d’emploi agricole.

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