23 juin 2020 - 13:16
Des soldats maskoutains dévoués dans les CHSLD
Par: Le Clairon de Saint-Hyacinthe et région

Remise de jeton au Sergent Pierre-Yves Villeneuve, au CHSLD Réal-Morel. Jeton remis par le Lieutenant-Colonel Cohen, en mai dernier. Photo Forces armées canadiennes

Déployés dans 43 CHSLD depuis le mois d’avril, 1400 militaires ont participé à ce qui a pris le nom d’Opération Laser. De ce nombre, environ 300 étaient du personnel médical, alors que les forces non engagées étaient pour la majorité des militaires ayant occupés la fonction d’aide de service (aucune formation médicale). Parmi la quarantaine de militaires du 6e Bataillon Royal 22e Régiment ayant été déployés, deux d’entre eux témoignent de leur expérience au cœur de cette mission humanitaire au plus fort de la COVID-19.

Très expérimenté, le Sergent Pierre-Yves Villeneuve, originaire de Saint-Dominique, fait partie du 6e Bataillon Royal 22e Régiment depuis 11 ans. Fantassin, il a été déployé deux fois à l’étranger, en Ukraine et plus récemment en Irak pendant sept mois où il était mitrailleur de porte à bord d’hélicoptères.

Arrivé au CHSLD Réal-Morel, à Verdun, au début d’avril, le Sgt Villeneuve souligne l’importance de cette mission humanitaire en sol québécois. « Naturellement, se retrouver dans des CHSLD, ce n’est pas l’Irak, nous avons tout de même notre confort, car nous étions logés dans des hôtels, mais cela reste une mission qui peut s’apparenter à ce que l’on vit outremer. Nous devons apprendre à composer avec la mort chaque jour comme lorsque nous sommes à l’étranger. Pour ma part, je suis venu dans l’armée pour aider les gens et je crois que dans ce cas, nous avons vraiment pu faire une différence dans les CHSLD. »

Au CHSLD Réal-Morel, au pire de la crise, 30 résidents étaient atteints de la COVID-19 sur 130 résidents. « J’ai un DEC en soins préhospitaliers, donc je n’étais pas trop déstabilisé par ce que j’ai vu en arrivant là-bas, mais pour les plus jeunes c’étaient assez déboussolant quand même », ajoute le Sgt Villeneuve.

Après un mois et demi à Verdun, Sgt Villeneuve et une dizaine d’autres militaires ont été déployés à l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe comme aides de service, dans un contexte beaucoup plus facile. « La situation est beaucoup plus sous contrôle ici à Saint-Hyacinthe que dans les CHSLD montréalais en avril et mai. L’important pour nous a toujours été de ne pas propager le virus et de respecter à la lettre les protocoles de protection. À mon niveau, je crois que nous avons vraiment aidé. Par exemple, lors de notre départ de Verdun, il n’y avait plus de cas de COVID-19 dans ce CHSLD. »

Une première mission réussie

Pour le Caporal-chef Michaël Faucher, c’est également mission accomplie. Aussi originaire de Saint-Dominique, le jeune soldat d’infanterie fait partie du 6e Bataillon Royal 22e Régiment depuis quatre ans. « Je suis à temps partiel, mais j’ai eu plusieurs contrats qui m’amènent à être quasi à temps plein pour l’armée. Mais concrètement, l’Opération Laser est ma première vraie mission », explique-t-il. Déployé au CHSLD Henri-Bradet à Montréal, puis à l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe, le Caporal-chef Faucher venait tout juste de terminer sa mission et commençait maintenant son auto-isolation de 14 jours.

« Je n’avais pas d’attentes face à cette mission. Nous étions surtout là pour permettre au personnel de respirer un peu et d’avoir du répit. Moi, j’étais sur un quart de nuit sur les étages COVID et nous assistions des PAB et des infirmières pour diverses tâches auprès des résidents. Je retire de la fierté d’avoir pu apporter mon aide de cette manière. Nous sentons que nous avons fait une différence », conclut le Caporal-chef Faucher.

Après la fin de l’Opération Laser, prévue le 26 juin, les forces armées canadiennes maintiendront une présence médicale plus modeste et soutenable à long terme, disposées à réagir rapidement en cas de crise dans un CHSLD. Des membres du personnel de la Croix-Rouge prendront ainsi la relève au sein des CHSLD dans un état plus stable.

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