10 août 2021 - 14:13
Des enjeux agricoles sur la glace
Par: Le Clairon de Saint-Hyacinthe et région

Le député de Saint-Hyacinthe-Bagot, Simon-Pierre Savard-Tremblay, a profité de son passage à l’Expo agricole de Saint-Hyacinthe pour discuter d’enjeux agricoles. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le député de Saint-Hyacinthe-Bagot et porte-parole en commerce international, Simon-Pierre Savard-Tremblay, et le député de Berthier-Maskinongé et porte-parole en agriculture, agroalimentaire et gestion de l’offre, Yves Perron, ont profité de leur visite à l’Expo agricole de Saint-Hyacinthe pour dresser le bilan des actions libérales en agriculture.

Plusieurs dossiers sont toujours en suspens et les élus s’attendent à ce que la ministre de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, qui a également visité l’Expo, propose des solutions concrètes.
Simon-Pierre Savard-Tremblay rappelle que de nouvelles concessions ont été accordées dans l’Accord Canada-États-Unis-Mexique et que, pour cet accord, aucune entente de compensations n’a encore été conclue avec les producteurs sous gestions de l’offre et les transformateurs. « N’eût été des pressions répétées du Bloc québécois, les compensations pour l’accord avec l’Europe et le Partenariat transpacifique ne seraient pas versées non plus. Ce gouvernement a la mauvaise habitude de faire des promesses qu’il laisse traîner, ce qui lui permet de les réutiliser en promesses électorales. Nos producteurs méritent mieux », lance-t-il. Il rappelle aussi que le gouvernement libéral a retardé le traitement du projet de loi C-216 visant à protéger la gestion de l’offre de toute nouvelle brèche afin d’en empêcher l’adoption avant le déclenchement des élections prévues au mois d’août.
De son côté, Yves Perron insiste pour qu’on n’oublie pas la dernière tentative libérale de retarder la mise en œuvre de la loi C-208, rendant plus équitable le transfert des entreprises familiales. Avant l’adoption de la loi, le transfert d’une entreprise à un membre de la famille était traité comme un dividende et non comme un gain en capital, contrairement à la vente à un tiers. Le propriétaire n’avait donc pas droit à l’exonération cumulative des gains en capital s’il vendait son entreprise à ses enfants. « Le monde agricole réclame depuis longtemps que les élus règlent cette injustice qui met en péril la relève agricole et le modèle québécois d’occupation du territoire. N’eût été les pressions exercées par l’opposition, le gouvernement libéral avait l’intention de remettre son application en janvier 2022 et il a toujours l’intention d’y apporter des modifications. On va les surveiller de près pour préserver ce gain important pour le monde agricole. »
Le porte-parole en agriculture, agroalimentaire et gestion de l’offre insiste aussi sur le faible soutien offert au monde agricole et agroalimentaire tout au long de la crise de la COVID-19, en particulier en regard des travailleurs étrangers temporaires pour lesquels le fédéral a largué ses responsabilités sur le dos des producteurs. « Non seulement le fédéral n’a pas pris ses responsabilités en assumant la gestion des quarantaines des travailleurs étrangers, mais il ne respecte pas son engagement de soutenir adéquatement les producteurs pour les coûts financiers que cela amène, affirme M. Perron. On avait promis 1500 $ par travailleur étranger tant et aussi longtemps que les quarantaines seraient obligatoires! Déjà que ce montant n’était pas toujours suffisant, particulièrement pour les gens des régions, on vient de le réduire de moitié en juin dernier. »
Les deux élus dénoncent aussi les tentatives du gouvernement canadien d’augmenter la tolérance sur la quantité de glyphosate, de fongicide et d’insecticide qu’on retrouve sur les aliments consommés par la population. « C’est un non-sens total, alors que tous s’entendent pour réduire l’utilisation de ces produits au minimum et chercher des méthodes alternatives, Ottawa s’en va en sens contraire! Il faut plutôt financer la recherche, soutenir nos producteurs et prévoir la transition. Avec le principe de précaution, mais il faut le faire », ajoute M. Perron.
En conclusion, les deux élus invitent la ministre Bibeau à rassurer les producteurs, en particulier sur les intentions gouvernementales de modifier la loi sur les transferts d’entreprises familiales.

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