2 mars 2021 - 17:50
Baisse d’admissions à La Clé sur la Porte
Par: Le Clairon de Saint-Hyacinthe et région

Selon la directrice de La Clé sur la Porte, la violence envers les femmes s’est aggravée pendant la pandémie. Photo Pixabay

La maison d’aide et d’hébergement pour femmes et enfants victimes de violence conjugale La Clé sur la Porte de Saint-Hyacinthe a reçu moins de demandes pendant les deux confinements. Cette situation inquiète la coordonnatrice de l’organisme, Valérie Grégoire, qui croit que la pandémie aggrave les problèmes que peuvent rencontrer les victimes dans leur démarche.

Depuis le début de la crise sanitaire, l’équipe de la maison d’hébergement a dû s’adapter en instaurant de nouvelles mesures. Certaines d’entre elles ont causé un léger ralentissement de l’accueil des victimes sur place. « Nous avons présentement deux chambres de confinement pour nous assurer de la santé de tous. Si les chambres sont occupées, nous devons attendre avant de laisser entrer d’autres personnes », explique Mme Grégoire. Elle ajoute qu’en temps normal, il était possible d’accueillir environ dix femmes à la fois.

Malgré le ralentissement, la coordinatrice a remarqué une baisse de l’achalandage pendant les périodes de confinement. « Cela nous inquiète beaucoup parce qu’on ne sait pas ce qu’elles sont en train de vivre à la maison », relate-t-elle. Selon elle, la situation est alarmante, car le contexte de pandémie fait augmenter la violence. Un sondage réalisé par le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale auprès de 87 femmes entre juillet et novembre 2020 révèle que la violence s’est bel et bien intensifiée. Tandis que 42 % des répondantes affirment que la violence s’est avérée plus grave, 43,5 % déclarent l’avoir vécue plus fréquemment.

Valérie Grégoire pense également que tous les aspects de la démarche des victimes sont plus difficiles à réaliser en confinement, ce qui pourrait les décourager. « C’est bien plus compliqué d’appeler ou de sortir pour de l’aide maintenant que leur conjoint est toujours présent », dit-elle. Le même sondage montre d’ailleurs que 43 % des femmes ayant répondu au sondage n’ont pas osé demander de l’aide à cause de la présence constante de leur conjoint. La crainte de ne pas trouver de logement après l’hébergement a aussi atteint plus de 46 % des victimes sondées. Mme Grégoire ajoute que « la pénurie de logements, la hausse des prix de ceux-ci et la fermeture des commerces sont des facteurs qui peuvent assurément faire peur aux femmes ».

L’équipe de l’organisme La Clé sur la Porte accorde autant d’importance à l’aide externe qu’à l’aide à l’intérieur de ces centres. La coordinatrice se réjouit de constater que les demandes extérieures ne sont pas en diminution. Les appels téléphoniques ou vidéos par Zoom permettent à l’équipe de faire des suivis, ce qui la rassure. Elle rappelle que la maison d’hébergement est ouverte 24 heures sur 24 et que la mise en vigueur du couvre-feu ne doit en aucun cas empêcher les victimes de violence conjugale de sortir pour obtenir de l’aide. « Notre travail est lié à celui des policiers. Il est important qu’elles n’aient pas peur de partir. »

Megan Champagne

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